ETAIENT LES DIEUX
Scénario de Michel
Monteil
Dessin de Pascal Dufournet
Résumé
des épisodes précédents
La démoniaque créature
involontairement enfantée par Ssraptil, le savant
reptilien, a été tuée par la première
représentante d'Homo Erectus
Précédemment
rejetée par son clan, la pré-humaine, devenue
plus qu'humaine revient parmi les siens pour se venger
Immobile,
imperturbable, hiératique, comme hors d'atteinte
des outrages du temps, le Monolithe se dressait dans l'immense
caverne, noir d'encre sur fond d'obscurité.
Assis en tailleur, le regard fixé sur les runes en
arabesques qui en couvraient la surface, Cûchûlun
attendait. Et l'indicible miracle se reproduisit. La pierre
lui parla, non en mots qu'il n'aurait de toute manière
pas compris, mais en images dont il parvenait tout juste
à saisir le sens.
Cûchûlun s'interrogeait... Sur les Hommes, sur
les Dieux, sur le Monolithe ! Ce dernier était-il
une manifestation des Dieux ? Ou les Dieux n'étaient-ils
qu'une émanation du Monolithe ? Cette simple idée
le plongeait dans des abîmes de pensées qui
lui donnaient le vertige.
Les Dieux
Immortels et tout puissants, fils et filles
de la Déesse Mère personnification de la Terre
dont elle était issue.
Les Dieux ! Depuis qu'ils avaient créé l'Homme
à leur image, depuis qu'ils l'avaient extirpé
des limons de la bestialité, ils régnaient
en maîtres cruels sur sa destinée.
Depuis les lointaines et hautaines tours de leur cité
d'or et de merveilles, ils observaient les Hommes et jouaient
de leurs querelles.
Par armées innombrables, d'héroïques
combats en d'absurdes boucheries, les mortels s'affrontaient
en Leurs Noms, s'étripaient sans fin et faisaient
couler à flot un sang généreux qui
gorgeait la terre.
En son jeune temps, Cûchûlun fit partie de ces
fiers guerriers. Il y mit tant d'ardeur, s'illustra dans
tant de guerres, commit tant de meurtres et accompli tant
de tueries qu'il devint roi parmi son peuple et fut admis,
lorsque son règne prit fin, à contempler le
visage des dieux que jamais nul mortel ne devait voir.
Ce fut en cette heure incertaine où la noirceur achève
d'envahir l'horizon. Tout de Blanc vêtu, encadré
de ses immenses ailes ornementales, Aggelos, messager des
Dieux, se présenta devant les portes monumentales
de la citadelle de Cûchûlun et somma le monarque
de se préparer au sacrifice.
Le roi fut vidé de son sang jusqu'à atteindre
les ultimes frontières de la vie. Puis, tandis que
les prêtresses l'abreuvaient du sang des Dieux, il
mourut
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